Altération métabolique systémique dépendante de l'axe thyroïde-foie au début de la maladie de Parkinson

- Posted by

Ce blog sur les maladies neurodégénératives assume implicitement que la médecine (classique ou non) est la seule voie qui permettra de guérir un jour de ces maladies. En particulier ce blog estime que la biologie moléculaire est au mieux un outil pour la médecine et au pire une impasse quand elle est uniquement utilisée dans l'optique de concevoir des médicaments. Les publications ayant une optique systémique ont donc un intérêt particulier pour nous.

La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative courante caractérisée par une atteinte initiale du système nerveux autonome. Cela peut affecter le fonctionnement du cœur, de la vessie, des intestins, des glandes sudoripares, des pupilles et des vaisseaux sanguins. Cette atteinte initiale est suivie d'une dégénérescence nigrale, la substantia nigra est un acteur important du fonctionnement cérébral, en particulier des mouvements oculaires, de la planification motrice, de la recherche de récompenses, de l'apprentissage et de la dépendance.

Bien que l'innervation autonome affecte quasiment tous les organes, la façon dont la dysautonomie dans la maladie de Parkinson affecte le métabolisme des différents organes, n'a pas été identifiée. Dans cette étude, des scientifiques ont essayé d'estimer ce lien par des techniques de médecine nucléaire, une analyse trans-omique d'échantillons de sang et des expériences sur des cellules en culture.

Le rapport thyroïde-médiastin de la scintigraphie au MIBG a été mesuré chez 1 158 patients parkinsoniens. La scintigraphie au MIBG utilise une substance radioactive appelée iode méta-iodobenzylguanidine (MIBG) comme traceur de la circulation sanguine. La scintigraphie myocardique avec MIBG est un outil efficace pour distinguer la maladie de Parkinson des autres maladies accompagnées de parkinsonisme. Contrairement aux autres maladies parkinsoniennes, dans la maladie de Parkinson, l'accumulation de MIBG dans le cœur a tendance à diminuer.

En outre, une analyse du transcriptome des miARN de l'exosome sérique et une analyse du métabolome plasmatique suivie d'une analyse trans-omique ont été effectuées chez des patients atteints de la maladie de Parkinson de novo et des personnes témoins en bonne santé appariées selon l'âge. De plus, l'hormone thyroïdienne a été administrée à des cellules dérivées du muscle squelettique et du foie pour évaluer l'effet de l'hypothyroïdie sur ces organes.

Les chercheurs ont observé que a dénervation sympathique de la thyroïde corrélée à sa dénervation cardiaque était bien confirmée chez 1158 patients parkinsoniens par scintigraphie MIBG. Chez les patients atteints de maladie de Parkinson ne prenant pas de médicaments, une analyse complète du métabolome a révélé une diminution des niveaux de thyroxine et une β-oxydation insuffisante des acides gras, qui sont positivement corrélés les uns aux autres.

De même, les données du métabolome plasmatique et les données du transcriptome des miARN exosomaux circulants ont révélé un enrichissement spécifique de l'axe du récepteur activé par les proliférateurs de peroxysomes (PPARα). L'expression de PPAR-α est la plus élevée dans les tissus qui oxydent les acides gras à un rythme rapide. Chez les humains PPAR-α a une expression élevée dans le foie, l'intestin, le cœur, la thyroide et les reins. Enfin, l'association de l'hormone thyroïdienne avec la régulation de la β-oxydation dépendante de PPARα a été confirmée par des expériences in vitro.

Ces résultats suggèrent que les communications inter-organes entre la thyroïde et le foie sont désorganisées au stade précoce de la maladie de Parkinson. Cela pourrait suggérer de nouvelle voies médicamenteuses.

Accéder à l'article via Pubmed



Please, help us continue to provide valuable information: